Edna POLITI

Discipline
Arts visuels
Pays
Suisse
Edna POLITI
Période

Octobre à décembre 2019

Biographie

Cinéaste, Edna Politi est d’une génération de femmes qui, dans les années 1970, ont investi les métiers du cinéma jusque-là quasi masculins - réalisation, caméra, son. Née à Saïda (Liban), elle a successivement vécu à Beyrouth, Jérusalem, Berlin, Paris et Genève. Après des études secondaires à Beyrouth, elle émigre à 18 ans en Israël, seul moyen d’échapper à un contrôle social trop strict.

Elle étudie l’architecture à Haïfa, puis obtient une licence d’Histoire de l’Art et d’Histoire du Moyen-Orient (Université hébraïque de Jérusalem), tout en travaillant comme monteuse de films. Puis elle suit des études de réalisation à la Deutsche Film-und Fernsehakademie de Berlin. En 1974, elle réalise le documentaire Pour les Palestiniens, une Israélienne témoigne, premier long-métrage israélien consacré aux Palestiniens. Depuis 1975, elle a produit et réalisé plusieurs longs-métrages largement diffusés en salles et récompensés par plusieurs prix internationaux, ainsi qu’une trentaine de moyens et courts-métrages. Ses thèmes de prédilection sont le Moyen-Orient, l’histoire et l’art, plus particulièrement la musique du XXe siècle.

Elle a traduit de nombreux textes (notamment la correspondance Schönberg-Busoni et Schönberg-Kandinsky), dirigé des ateliers, enseigné l’écriture documentaire en particulier au DESS de Lussas (Ardèche Images/Université Stendhal Grenoble) et à la HEAD de Genève. Elle poursuit une activité de coach et de consultante tout en se consacrant à l’écriture.

Projet de recherche

Le sourire du Sphinx

Dans un récit en forme de conte baroque mêlant délibérément réel et imaginaire, l’auteure parcourt et réinterroge son Moyen-Orient et ses engagements. Libanaise juive devenue Israélienne puis Franco-Européenne vivant à Genève, ces appartenances multiples et contradictoires fondent sa propre unité. Ses rencontres après plus de 30 ans avec certains de ses personnages filmiques (Libanais, Israéliens, Palestiniens), sa confrontation avec la réalité actuelle, l’engagent dans un périple aux multiples rebondissements, imbriquant plusieurs modes temporels et narratifs qui sont autant de manières d’interroger l’Histoire :

- voyages réels et rencontres mêlant chaleur humaine, impasses, violence et remises en question ;
- voyages immobiles face aux vieux papiers, photos, films et documents trimballés de pays en pays ;
- voyages dans un passé imaginé pour forger rétrospectivement des histoires qui auraient pu être possibles ;
- voyage imaginaire dans un futur lointain, sur une embarcation qui la mène, en compagnie d’un chat ailé, du cœur détruit de Jérusalem vers des îles perdues où des survivants s’essaient à reconstruire leurs histoires.

En équilibre instable et périlleux, le livre voyage ainsi dans le temps et dans l'espace, empruntant aux Mille et une Nuits l'emboîtement sans fin des récits qui ménage le suspense, et le recours à l'imaginaire, au magique, comme parties intégrantes du réel.