L’essentiel
Faut-il penser la place de la biodiversité en ville ou lui laisser la place pour s’inventer ? Quel système économique, chaîne de valeur, modèles d’affaires penser dans un monde de rareté ? Comment imaginer le futur de nos territoires et l’interaction entre l’urbain et le rural dans un monde aux ressources limitées ? Et nos modes de vie, comment vont-ils évoluer ?
Voici quelques questions posées par l’Agence d’urbanisme de la région nantaise, l’École nationale d’architecture de Nantes, l’entreprise SCE-KERAN, et l’Institut d’études avancées de Nantes qui s’associent à travers la chaire Habiter au prisme des limites planétaires : pour repenser les approches territoriales, urbaines et architecturales. Ensemble, ils cherchent à impulser une dynamique de recherche collaborative tournée vers la production de connaissances et la formulation d’hypothèses transformatrices à même de faire émerger de nouvelles réflexions, pratiques, modes de faire.
Cette chaire partenariale se déroule sur un calendrier de trois ans de 2024 à 2027 dans le cadre de trois résidences successives d'un chercheur ou une chercheuse pendant une période de 9 mois (2024-2025 ; 2025-2026 ; 2026-2027).
Trois appels à candidature annuels permettent de sélectionner successivement trois propositions de recherche qui viennent enrichir les réflexions et les approches méthodologiques des partenaires engagés sur le territoire nantais, tout en soutenant l'excellence de la recherche dans un cadre propice à lui offrir une visibilité territoriale et internationale.
Habiter au prisme des limites planétaires : pour repenser les approches territoriales, urbaines et architecturales
Si la notion d’« habiter » renvoie à la relation que l’humain entretient avec les (mi)lieux dans lesquels il évolue, celle d’ « habitabilité » désigne les conditions qui lui permettent d’habiter un (mi)lieu, aussi bien à l’échelle de l’espace privé (l’habitat, le logement) qu’à celle de la ville, du paysage, du territoire.
Cette notion d’habitabilité se développe en lien avec l’atteinte de certaines limites planétaires et interroge de plus en plus les acteurs de la fabrique urbaine et architecturale : comment garantir l’habitabilité dans un monde en transition écologique et sociale ? Comment façonner l’habiter au prisme des limites planétaires ?
Dans le cadre de la chaire, le sujet sera travaillé au travers de quatre problématiques structurantes :
- L’évolution des modes de vie, des pratiques et des aspirations au sein de la société qui questionnent le modèle de développement basé sur la métropolisation et les dynamiques spatiales concentriques à l’échelle du grand territoire.
- La question en tant que telle de « l’habitat », du rapport aux lieux de vie et à la propriété, face à la raréfaction du foncier disponible, aux recompositions familiales, à la mobilité professionnelle… Restant pour le moment dans le champ de « l’expérimentation », de nouvelles manières de répondre au besoin de logement sont susceptibles d’esquisser des formes nouvelles de solidarité et d’innovation.
- L'exploration des potentialités de l'existant et du renouvellement de la ville « sur elle-même », fruit d’une évolution perpétuelle des grandes agglomérations, mais dont la priorité affirmée dans les stratégies urbaines contemporaines et sa généralisation vient transformer profondément les modes de faire des acteurs de la ville.
- La place du « vivant » visant à lutter contre l’effondrement de la biodiversité par des modes d’aménagement plus durables, capables d’apporter de réels gains écologiques. Elle suppose de renforcer les approches intégrées pour « réconcilier » la ville et la nature en faisant se rencontrer des mondes professionnels encore éloignés et pose plus largement un défi « culturel » vis-à-vis de notre rapport à la nature et au vivant.
Profil et modalités
Accueilli.e à l’Institut d’études avancées durant neuf mois d’octobre à juin, le chercheur ou la chercheuse poursuit son travail de recherche en interaction avec les partenaires pour diffuser et inspirer, au-delà du milieu académique, des praticiens de l’aménagement des villes et des territoires.
Titulaire d’un doctorat issu d’une discipline de sciences humaines et sociales, sciences physiques, environnementales, du vivant, ou de l'ingénieur, et en capacité de travailler dans un autre champ disciplinaire, il ou elle déploie sa recherche, en lien avec les problématiques de l’urbanisme, de l’architecture, des territoires.
Cette chaire fait appel à des personnes ayant des capacités d’animation pédagogique pour transmettre leurs idées auprès d’un public varié (étudiants, professionnels et élus), et une réelle appétence liée à une expérience avérée en matière de projets collaboratifs associant des académiques et des acteurs socio-économiques et institutionnels.
La sélection se fait grâce à trois appels à candidature successifs. Le premier appel à candidature pour la première résidence débutant en octobre 2024 est terminé. Le prochain appel pour la résidence 2025-2026 est ouvert jusqu'au 17 novembre 2024.
Activités
Tout au long de la vie de la chaire, des activités diverses viendront décliner la recherche produite.
Trois projets de recherche en lien avec la thématique et les objectifs formulés par les partenaires de la chaire sont successivement sélectionnés pour se dérouler dans un cadre propice d’interaction avec des chercheurs et chercheuses internationaux, locaux, des étudiant.e.s et des acteurs et actrices socio-économiques. Ces projets seront susceptibles de donner lieu à des publications scientifiques.
Des activités de valorisation, médiation, diffusion vers différents types de publics sont organisées :
- vers les résidents et résidentes de l’institut dans le cadre du séminaire hebdomadaire ;
- vers les salarié.e.s, élu.e.s, chercheurs.euses, étudiant.e.s issu.e.s des partenaires dans le cadre d’ateliers co-organisés avec eux.
Ces formats d’échanges et d’interaction seront des moments privilégiés de rencontre et de partage.
Des productions pérennes sous des formats variés (vidéo, audio, prints,…) seront réalisées, dans le but de livrer des enseignements et des perspectives pour la transformation des modes de faire et des pratiques développés par les partenaires de la chaire.