Octobre 2024 à juin 2025
José Donadoni Manga Kalniga est Maître de Recherche et chef du département des études sociales au Centre National d’Éducation, institut de recherche placé sous la tutelle technique du Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (Cameroun). Titulaire d’un doctorat/PhD de sociologie de l’Université de Maroua (Cameroun), l’intéressé consacre actuellement l’essentiel de ses recherches aux questions d’autorité, de mémoires et de libertés académiques au Cameroun.
Il s’est aussi spécialisé à l’étude du phénomène de genre, d’urbanité et de décentralisation. C’est grâce à cette spécialisation qu’il peut offrir une expertise dans le domaine de l’ingénierie sociale. À ce titre, il a réalisé une dizaine de documents de planification urbaine pour le compte des communes et exécuté quelques études d’impact social dans le cadre des projets structurants au Cameroun.
Depuis 2022/2023, il intervient comme enseignant au sein de l’unité de formation doctorale « Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) et Jeunesse et Loisirs (JL) » de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports du Cameroun.
Le lamidalisme comme catégorie d’analyse ancrée à l’historicité des sociétés africaines : pour une (re)lecture critique des atteintes à la liberté de pensée en milieu académique au Cameroun
José Donaldoni Manga Kalniga établit un parallèle entre le lamidalisme, système de gouvernance féodal dans l'hsitoire du Cameroun, et le milieu universitaire camerounais contemporain, révélant des similitudes frappantes.
Ce projet soutient l’idée qu’il est possible de partir du lamidalisme comme catégorie d’analyse ancrée à l’historicité des sociétés africaines pour donner une lecture critique des atteintes à la capacité générative et à la fécondité épistémologique en contexte africain. Le constat est que les savoirs africains et les savoirs sur l’Afrique sont, pour leur majorité, militants et faiblement adossés aux matériaux d’analyse ancrés aux sociétés de l’Afrique. S’inspirant du lamidat, institution féodale, totale et produit de l’historicité du nord du Cameroun, ce projet montre que l’espace scientifique constitue un cadre d’observation des rapports d’interdépendance et de circulation des contraintes avilissantes des jeunes chercheurs et des chercheurs accomplis. L’accès aux communautés scientifiques, l’évolution dans la carrière et l’obtention d’une distinction obéissent aux logiques de révérence, d’allégeance et de sujétion. Tel qu’il fonctionne, le champ scientifique s’érige en un espace répresseur de la liberté de pensée et captif de la capacité des chercheurs à engendrer des savoirs épistémiques.
MANGA KALNIGA, José Donadoni, (dir.), (Im)penser l’urbain au Cameroun, Paris : L’Harmattan, 2023, 468 p.
MANGA KALNIGA, José Donadoni, « Réformes territoriales au Nord-Cameroun. Le lamidat comme modalité de contrôle sur les communes », Cahiers d’Études Africaines, n°247, 2022, pp.
515-537.
MANGA KALNIGA, José Donadoni, « Rupture ou recomposition des variables d’accès à la résidence au Nord-Cameroun », Revue Internationale des Sciences Humaines et Sociales, n°10, 2022, pp. 19-40.
MANGA KALNIGA, José Donadoni, « Mode de production des élites féminines au Nord-Cameroun » in Revue Internationale des Francophonies [En ligne], 5|2019, publié le:14/06/2019. http://rifrancophonies.com/index.php?id=884.
MANGA KALNIGA, José Donadoni, « L’encadrement scientifique au Cameroun. Entre défaillances institutionnelles et déclinaison du métier universitaire » In Émulations, n°21, Bernard Fusulier, Nathan Gurnet et Farah Dubois-Shaik (coord.), Être jeunes chercheur-e-s aujourd’hui, Louvain, Presses Universitaires de Louvain, 2017, pp. 53-66.
