Artiste indépendant, Chaire Raza, Inde
Octobre 2015 à décembre 2015
Kumar SHAHANI termine la réalisation d’un film sur la découverte de la féminité en soi au travers du médium de la dance, de la sculpture et du Geetgovinda. Il s’agit d’un suite à ses trois précédents films musicaux, La flute de bambou (2000), Bhavanatarana (1991-1992) et Khayal Gatha (1989). Toute sa carrière cinématographique consiste à explorer la forme épique.
Ses mentors sont Ritwik GHATAK en Inde et Robert BRESSON en France. Ses domaines de recherche sont à l’intersection de différentes disciplines bien que l’accent soit principalement notamment sur les arts, et sont nourris d’échanges informels et continus avec des historiens, des neurologues, des musiciens et des artistes. Il fut le lauréat des deux plus prestigieuses bourses instituées en Inde, à savoir le Jawaharlal NEHRU Fellowship (1993-95) et le Homi BHABHA Fellowship (1976-1978). Il reçut notamment le prix du Prince CLAUSE en 1998, parmi d’autres récompenses internationales.
Kumar SHAHANI a abondamment enseigné, écrit et publié sur le cinéma et les arts à l’invitation d’instituts de cinéma, d’universités et de centres de recherche en Inde, en Europe et aux Etats-Unis. Il est à l’initiative de la création d’un institut d’études avancées dans la ville de Thissur, située dans le Kerala, lequel devrait embrasser de nombreuses disciplines et cultures tout en mettant un accent particulier sur la grande richesse des arts du spectacle au Kerala.
Il sera très prochainement nommé Professeur Emerite à l’Université Shiv Nadar à Delhi en Inde.
Son film Kasba fut programmé au Festival des Trois Continents de Nantes en 2013 dans le cadre du cycle « Le cinéma indien a 100 ans ! ».
Udayan Vajpeyi, médecin, poète, romancier et essayiste de langue hindi et ancien résident de l’IEA de Nantes en 2011, a collaboré à plusieurs films documentaires et écrit les dialogues de Char Adhyaya, un long métrage de Kumar Shahani.
"Création d'une synesthésie cinématographique"
Le projet de recherche traitera de la création d’images audio-visuelles porteuses de significations d’une manière qui va au-delà de tout sens dénotatif. Dans le cadre de l’esthétique indienne, le terme sanskrit de vyanjana recouvre cette forme de création de sens. Selon le cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien, le mot chinois la désignant signifie « indirection ». Dans le vocabulaire bressonien, elle participe des « signes » révélateurs. En termes eisensteiniens, elle correspondrait au « montage harmonique ». D’un point de vue scientifique, tout ceci conduit à la synesthésie, sur laquelle Rimbaud fut le premier en Europe à mettre l’accent. Toute la poésie érotique des cultures anciennes est imprégnée de cette qualité. La recherche portera sur un ensemble de textes provenant de différentes cultures en vue de rendre tous ces aspects dans un langage cinématographique.