Histoire, Directeur du Re-Work, Université Humbolt de Berlin, Allemagne.
Janvier à Mars 2016
Andreas ECKERT, né en 1964, étudie entre 1985 et 1990, l’histoire, le français et le journalisme à Hambourg, Yaoundé et Aix-en-Provence. Il obtient un diplôme d’histoire en 1990 à l’Université d’Hambourg, suivi par un doctorat en 1995.
Entre 1995 et 2002, il travaille comme Professeur adjoint au sein de l’Institut des études asiatiques et africaines à l’Université de Berlin. Pendant cette période, il reçoit des bourses au Centre de recherche de l’Orient Moderne (1998-2000), à l’Institut Historique Allemand de Londres (2000) et à la Fondation Fritz-Thyssen (2000). Après son habilitation en 2002, il devient professeur d’histoire moderne à l’Université d’Hambourg (2002-2007).
Depuis 2007, il est titulaire de la Chaire d’histoire de l’Afrique à l’Université Humboldt de Berlin, et depuis 2009, il dirige le Centre International de Recherche IGK « Travail et parcours de vie dans une perspective historique globale », financé par le Ministère de la Recherche et l’Éducation.
Andreas ECKERT était Professeur invité et fellow dans de nombreuses institutions, telles que l’Université Harvard, l’Université de Michigan à Ann Arbor, la Maison des Sciences de l’Homme, l’EHESS et l’Institut Stellenbosch pour les Études Avancées. Il publie largement sur de nombreux aspects de l’histoire de l’Afrique moderne, de l’histoire du colonialisme et l’histoire globale du travail. Il est en train d’achever actuellement un ouvrage sur l’histoire générale d’Afrique et travaille sur une plus large étude concernant l’histoire du travail dans une perspective globale.
"Connecter les histoires du travail et du non-travail. Lhistoire du travail en Afrique dans une perspective globale"
Adopter une perspective globale sur le travail et l’emploi ne consiste ni à simplement étendre ou complexifier l’histoire occidentale du travail, ni à porter l’attention exclusivement sur le monde non-occidental. Le travail et l’emploi peuvent servir d’outils pour expliquer d’une manière plus concrète comment « l’occident et le reste du monde » se sont mutuellement influencés. L’un des principaux mérites de l’histoire globale du travail tient à l’accent mis sur le fait que le travail libre et non-libre, salarié et non-salarié doit être traité de manière équivalente et qu’il n’existe pas de passage univoque entre le travail non-libre et le travail libre. Cette recherche fait partie d’un projet plus vaste et plus ambitieux d’écriture d’une histoire globale du travail au XXe siècle. Il s’agira en particulier d’analyser jusqu’à quel point une perspective globale peut apporter de nouveaux éclairages sur l’histoire du travail en Afrique, dans la mesure où notamment l’histoire contemporaine du travail en Afrique et ailleurs a privilégié un point de vue microhistorique sur les travailleurs et le travail en lien avec la variété des processus sociaux dans un milieu spécifique – par exemple le genre et l’éthnie.
- Ainsi, quel avantage y a-t-il de dépasser un cadre spécifiquement local ou régional en Afrique pour l’élargir à des relations spatiales plus vastes ?
De manière plus spécifique, le projet a pour ambition d’étudier les problèmes relatifs à la mise en place de frontières entre le travail et le non-travail :
- Qu’est-ce que le travail et qu’est-ce qui n’en relève pas ?
- Qu’est-ce que le travail légitime et le travail illégal ?
- Qui invente, abolie et réssuscite ces divisions ?
- Et quelles sont les pratiques et les politiques qui relèvent de ces questions ?
L’étude des transformations au XXe siècle, affectant la distinction entre travail et non-travail en Afrique passera par l’examen des législations sociales et du rôle que jouent dans ces processus les Etats et les organisations internationales, telles que l’OIT.