Annie MONTAUT

Poste

Hindi/Linguistique, Inalco, France.

Discipline
Linguistique, Littérature
Pays
France
Annie MONTAUT
Période

Janvier à Mars 2016

Biographie

Annie MONTAUT a enseigné la littérature française moderne et contemporaine au Canada et en Inde avant de se tourner vers la linguistique générale, à Nanterre, puis à la linguistique indienne et à la littérature hindi à l’Inalco. Sa double formation depuis un PhD en sémiostylisque littéraire sur Céline et un doctorat français sur le système verbal hindi lui permet de partager ses activités entre ces deux champs bien distincts, mais qui procèdent tous les deux de ce que Valéry appelait l’honneur des hommes, le langage. Linguiste et auteur d’une centaine d’articles, elle s’inspire de la théorie des opérations énonciatives pour traiter des phénomènes de saillance, des particules discursives, ainsi que de la typologie fonctionnaliste pour ce qui est de la morphosyntaxe. Elle travaille en ce moment sur les processus de grammaticalisation, notamment dans le marquage casuel et l’alignement syntaxique. En littérature, elle s’emploie à faire apparaître les rapports, pas forcément isotopes mais toujours significatifs, entre la forme stylistique et l’idéologie affichée par un écrivain. Elle est également traductrice littéraire, du hindi en français essentiellement.

Projet de recherche

"Anglais ou hindi ? Grammaires de la culture littéraire indienne"

Les littératures indiennes écrites depuis les années trente dans l’un ou l’autre medium, anglais ou « vernaculaire », ont-elles réellement des contenus distincts et surtout reflètent-elles des modes de pensée différents ? C’est par le biais de leur forme, leur style étant une affaire personnelle contrairement aux contenus souvent dictés par des programmes idéologiques ou esthétiques, qu’Annie MONTAUT propose de répondre à la question. Il est courant en effet qu’une œuvre « vernaculaire » ne soit formellement qu’un calque en indien des canons modernes qui font recette en Occident. Il peut aussi se trouver, moins fréquemment, qu’un texte anglais retrouve dans ses stylèmes (au-delà de l’injection banalisée des mots indiens censés créer l’effet de réel exotique) un phrasé indien porteur, c’est l’hypothèse, d’un système de valeurs distinct de celui que tend à imposer une mondialisation à l’occidentale. Les cultures indigènes, avec leurs canons formels et leur mode de pensée propres, aptes à produire des alternatives à la « monoculture de l’esprit », ne restent créatives que dans le jeu entre leurs propres traditions et les apports extérieurs, jeu que risque de compromettre l’évolution de la scolarisation.

Bibliographie

2013. “The rise of non-canonical subjects and semantic alignments in Hindi”, in Diachronic Typology of non-canonical Subjects, L. Kulikov & I. Serzants (eds.), Amsterdam: Benjamins, pp. 92-117.

2012. Le hindi (Grammaire linguistique), Société de Linguistique de Paris, Louvain: Peeters.

2012. La Saillance, avec K. Haude, Faits de Langue 39.

2006. « Figures du sujet énonciateur : discontinu et continu en hindi/ourdou », in Antoine Culioli. Un Homme dans la langue, Actes du colloque de Cerisy, D. Ducard et C. Normand (sous dir.), Paris, Orphys, coll. « L’Homme dans la langue », pp. 187-208.

2004. (ed.), Littératures et poétiques pluriculturelles en Asie du Sud, Purushartha 24, Paris, EHESS/CNRS.

Ressources