Littérature comparée, Académie des Sciences de Russie, Russie
Octobre 2015 à Juin 2016
Dimitri TOKAREV est diplômé de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg où il obtient en 1991 son diplôme d’enseignant de langue et de littérature russes. En 1998, après cinq années d’études à l’Université d’Aix-Marseille I, il soutient une thèse intitulée « Le phénomène de la littérature de l’absurde en France et en Russie au XXe siècle : Samuel BECKETT et Daniil HARMS». Depuis 1996, il travaille au Département de littérature comparée de l’Institut de littérature russe (Maison Pouchkine) de l’Académie des Sciences de Russie où il est nommé directeur de recherche en 2007. En 2006, il y soutient une thèse d’Etat cansacrée à la poétique de Daniil HARMS. Dimitri TOKAREV a été maître de conférences et professeur au sein de plusieurs établissements d’enseignement supérieur, y compris l’Université de Saint-Pétersbourg. En 2011-2012, il était lauréat du programme « Research in Paris » de la Mairie de Paris (ENS –CNRS, transferts culturels). Ses centres d’intérêts scientifiques portent sur la théorie littéraire, l’histoire de l’art, les études visuelles, l’histoire, l’histoire sociale, la philosophie et l’esthétique. Il s’intéresse surtout aux relations culturelles et littéraires entre la France et la Russie aux XIXe et XXe siècles, ainsi qu’à des recherches pluridisciplinaires menées à la frontière entre la littérature et l’histoire, la littérature et la philosophie, la littérature et les arts visuels.
"Les transferts philosophiques en France dans lentre-deux-guerres : le séminaire dAlexandre Koyré et dAlexandre Kojève sur Hegel dans le contexte des contacts intellectuels franco-russes
Les séminaires hégéliens assurés à la Sorbonne par deux émigrés russes, Alexandre Koyré (Koyransky) et Alexandre Kojève (Kojevnikov), et fréquentés (surtout dans le cas de Kojève) par bon nombre de jeunes intellectuels français (Merleau-Ponty, Aron, Lacan, Caillois, Queneau, Bataille, Leiris, Weil) mais aussi par certaines personnalités russes fort intéressantes (Boris Poplavsky, Jacob Gordin, Raïssa Tarr) constituent un phénomène unique de transferts de savoir philosophique nécessitant qu’une analyse détaillée soit effectuée dans une optique comparatiste. Il s’agit non seulement d’étudier les mécanismes concrets de ces transferts (le rôle de Koyré et de Kojève en tant que médiateurs, que la médiation aboutisse ou non, entre les intellectuels français d’une part, et l’émigration russe de l’autre) mais aussi de l’impact que les cours sur Hegel à l’Ecole pratique des hautes études ont eu sur la pensée et l’œuvre des auditeurs russes. Un autre point très important oit être abordé. Il s’agit d’évaluer dans quelle mesure les interprétations russes de Hegel (celle d’Ivan Iline par exemple), antérieures à l’enseignement de Koyré et de Kojève, ont participé à la formation du contexte exégétique nécessaire à l’élaboration du cours. L’enjeu de ce projet consiste donc à analyser le séminaire hégélien à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes dans une perspective multi-disciplinaire (historique, culturelle, philosophique, politique mais aussi linguistique et littéraire).
2015. « Les illuminations d’un Rimbaud russe : Boris Poplavsky et son “Journal d’Apollon Bézobrazov” », Revue de littérature comparée, no 1, pp. 29-49.
2015. « La visite de Pierre Drieu la Rochelle à Moscou en 1935 : enjeux politiques, problèmes de traduction », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 115, no 3.
2013. (ed.) « L’exprimable inexprimable » : l’ekphrasis et les problèmes de représentation du visuel dans un texte littéraire, Moscou, Nouvelle revue littéraire.
2011. « Entre l’Inde et Hegel » : l’oeuvre de Boris Poplavsky dans une perspective comparative, Moscou, Nouvelle revue littéraire.
2002. Cap au pire : L’absurde comme catégorie du texte chez Samuel Beckett et Daniil Harms, Moscou, Nouvelle revue littéraire.