Radhika SINGHA

Poste

Histoire, Université Jawaharlal Nehru, Inde

Discipline
Histoire
Pays
Inde
Radhika SINGHA
Période

Avril à Juin 2016

Biographie

Radhika SINGHA enseigne l’histoire moderne de l’Inde au Centre d’histoire de l’Université Jawaharlal Nerhu à New Delhi. Elle a obtenu de l’Université de Cambridge son doctorat en histoire sociale de la criminalité et du droit pénal de l’Inde à l’époque coloniale. Depuis lors, elle porte son attention sur les pratiques et les protocoles d’identification, sur les frontières et les franchissements de frontières, dans le contexte du régime colonial. Elle mène également des recherches en vue d’écrire un livre sur la mobilisation des ressources humaines en Inde au cours de la première guerre mondiale. Elle compose un grand nombre d’écrits universitaires sur les pratiques d’identification, les politiques de contrôle et de surveillance des autorités coloniales, le droit et les pratiques de pouvoir, les documents de voyage délivrés dans les colonies, ainsi que sur la main d’œuvre non-combattante de la première guerre mondiale.

Projet de recherche

"Retour au pays : les leçons de la Grande Guerre pour les soldats et travailleurs indiens"

Radhika SINGHA se propose d’écrire un livre sur la main d’œuvre non-combatante de la première guerre mondiale. Elle entend utiliser des images et des articles de journaux conservés dans les archives françaises afin d’approfondir son travail sur le deuxième envoi massif de personnels sud-asiatiques en France pendant la première guerre mondiale - à savoir les 50000 travailleurs indiens qui ont commencé à arriver en juin 1917, puis les conducteurs de chevaux et muletiers envoyés pour remplacer le personnel blanc des régiments de soutien fournissant munitions et matériels de guerre aux combattants. Plus largement, elle espère trouver de nouveaux cadres chronologiques, spatiaux et thématiques pour apprécier la place de l’Inde "dans" la Grande Guerre à rebours d’une image de l’Inde simple « contributrice » à un évément qui lui était extérieur. Elle entend mettre à profit ses trois mois de résidence à l’IEA de Nantes pour rédiger une ébauche de conclusion à son livre qui traitera des différentes positions à partir desquelles la notion d’après-guerre a été conceptualisée autour de la figure du soldat et du travailleur indien de retour au pays. Afin de nouer ensemble les années de guerre en Inde avec leurs suites tumultueuses, elle entend s’attacher à la figure de « la personne sur le retour » en tant que sujet et objet de propagande tout au long de ce dur conflit plutôt qu’au seul moment de la démobilisation. Elle espère ainsi saisir comment la mobilisation a élargi le cadre d’exercice de la politique, en intégrant de nouveaux mécanismes de répression, et a modifié de manière significative le domaine de la gouvernementalité coloniale.

Bibliographie

2015. « Punished by surveillance: policing dangerousness in colonial India, 1872-1918 », Modern Asian Studies, Vol. 49, Iss. 2, pp 241-269.

2013. « The Great War and a ‘proper’ passport for the colony: border- crossing in British India, c.1882-1922 », Indian Economic and Social History Review, Vol. 50, No. 3, pp. 289-315.

2011. « The Recruiter’s Eye on “The Primitive”: To France -and Back- in the Indian Labour Corps, 1917-18 », in Other Fronts, Other Combatants. Competing Histories of the First World War, J. E. Kitchen, A. Miller and L. Rowe (eds.), Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholar Series.

2000. « Settle, mobilise, verify: identification practices in colonial India », Studies in History, Vol. 16, No. 2, pp. 151-198.

1998. A Despotism of Law: Crime and Criminal Justice in Colonial India, Delhi: Oxford University Press.