Sciences et cinéma - La question des archives

Date
Du 11 au 12 mars 2023
Sciences et cinéma
Horaires

11 Mars • Samedi
12 Mars • Dimanche 

De 3 à 5€

Lieu

Cinématographe – 12bis rue des Carmélites, 44000 Nantes

Informations

Sciences et cinéma : la question des archives 

Un cycle de films et de rencontres proposé par l’Institut d’Études Avancées (IEA) et le Cinématographe.

Comme l’an passé, l’Institut s'associe au TU et au Cinématographe lors du Festival IDEAL pour dresser des ponts entre les pratiques artistiques et les sciences. Nous avons choisi cette année une première approche de la complexité des rapports entre documents et arts, au sens où il ne s’agit jamais seulement pour un film documentaire ou une fiction s’appuyant sur des faits réels quelles qu’en soient les ambitions artistiques de produire de la documentation mais de déployer le faisceau d’un questionnement. Ce questionnement s’exprime à travers la collecte et l’assemblage de traces, d’archives, de vestiges, d’empreintes, d’objets trouvés, tout autant de témoins devenant agissant. Pour le dire autrement, nous avons voulu à travers le cinéma interroger ce travail qui consiste à faire du geste de documenter le lieu d’expériences rouvertes à une dimension collective qui porte à la fois à la connaissance et suscite de l’altérité sociale, culturelle, historique voire anthropologique. Un même document quelle que soit sa nature (photographique, architecturale, technique, immatériel, etc.) peut changer de signification et de fonction selon le contexte champ d’observation et de réception dans lequel il est placé. C’est dans la richesse de ces déplacements que chercheurs et artistes (dans le cas présent des cinéastes) trouvent ici à dialoguer dans le sens d’interférences non exclusives entre arts, documents, témoignages, analyses et récits. Ce programme de cinq films présentés en quatre séances vaut alors comme autant d’études de cas.

Sam. 11 mars • Avant-première du film À pas aveugles, en présence du réalisateur Christophe Cognet

À pas aveugles de Christophe Cognet | 110 min | 2021

Dans des camps de concentration et d'extermination de la Seconde Guerre mondiale, une poignée de déportés ont risqué leur vie pour prendre des photos clandestines et tenter de documenter l'enfer que les nazis cachaient au monde. En arpentant les vestiges de ces camps, le cinéaste Christophe Cognet recompose les traces de ces hommes et femmes au courage inouï, pour exhumer les circonstances et les histoires de leurs photographies. Pas à pas, le film compose ainsi une archéologie des images comme actes de sédition et puissance d'attestation.

Dim. 12 mars 3 séances chacune précédée d’une présentation et suivie d’un échange avec Jérôme Baron (co-président du Cinématographe et membre de la commission de programmation ) et 3 chercheuses de l’IEA (Institut d'Études Avancées) : Elia Nurvista (Indonesia Insitute of Arts), Mari Paz Balbrea Enriquez (Birbeck University of London); Renata Summa (Pontifical Catholic University of Rio de Janeiro) et Sophie Halart (Pontificia Universidad Católica de Chile).

Vingt-cinq ans après la guerre, un charnier est découvert au nord de la Bosnie. Darija Vujinovic sillonne le pays à la recherche des familles des disparus. Elle recueille leurs souvenirs et les quatre gouttes de sang nécessaires pour identifier les corps…

Avec l'exploitation commerciale des colonies américaines, des milliers d'Africains sont amenés à Séville pour être vendus comme esclaves. Certains sont exportés vers les colonies et d'autres restent dans la ville. Ces derniers font partie d'une population d'Afro-Andalous qui, au fil du temps, parvient à se faire une place dans une société marquée par les préjugés raciaux, tout en faisant face à leur situation d'esclaves. La musique et la danse seront une partie de leur expression et l'affirmation la plus importante de leur identité. Au cours du XIXè siècle, nous commençons à entendre parler d'un nouveau type de musique : le flamenco. Depuis ses débuts, les théoriciens qui ont parlé de cette forme d'art ont complètement oublié l'apport fondamental des Afro-Andalous.

1972. Sous le gouvernement de Salvador Allende, 34 artistes ont produit des œuvres qui ont été incluses dans la construction du bâtiment de la CNUCED III, aujourd'hui GAM. Après le coup d'État de 1973, peu d'œuvres ont survécu aux pillages et aux destructions. Quarante ans plus tard, Joaquín Maruenda, fils du défunt sculpteur Félix Maruenda, a trouvé un document qui l'a amené à enquêter sur le sort de la sculpture "Chimeneas" et sur sa possible restauration. Joaquín, des artistes et des ouvriers impliqués dans la construction du bâtiment tenteront de répondre à la question : Pourquoi ont-ils détruit l'art ?