C'est au Château de Goutelas que s’est tenue une résidence de quatre jours, pour poursuivre le projet "Vers une internationale des rivières", mené par l’Institut d’études avancées de Nantes Le Lieu Unique, et Notre affaire à tous sous la direction de Camille de Toledo, membre associé de l'institut. Ce projet pluridisciplinaire, soutenu par la ville et métropole de Nantes, a pour ambition d'écrire un nouveau scenario de bifurcation vers une « économie politique terrestre », en suivant l’hypothèse d’une extension des droits de la nature au XXIe siècle.
Réunissant les chercheurs, et chercheuses Marie-Angèle Hermitte, Charlène Descollonges, Axelle Grégoire, Sarah Vanuxem et Olivier Remaud, ainsi que Marine Yzquierdo, avocate et membre du conseil d'administration de Notre Affaire à Tous, ces quatre journées ont été consacrées à construire un nouvel imaginaire pour les #DroitsDeLaNature, une tentative collective et transdisciplinaire pour dessiner les sujets de droit émergents (sujets non-humains), leurs missions, leurs périmètres, leurs gouvernances, leurs modes de financement pour un avenir où les entités de la nature pèsent dans l’espace social humain.La résidence a également bénéficié de la participation de Caroline Lanciaux, membre de l’équipe de l’Institut d’études avancées de Nantes, dont l’engagement a été déterminant dans la coordination et le soutien de ce projet.
Inspiré de la célèbre phrase de Saint-Exupéry « dessine-moi un mouton », une phrase qui sollicite la puissance d’imagination de l’enfant et du petit Prince venu d’ailleurs, ce temps de recherche en commun s'ewt fixé pour objectif de « dessiner » à plusieurs, depuis divers savoirs, diverses disciplines, des formes pour le monde à venir : pour instituer dans l’espace public, démocratique, ces sujets émergents du droit issus du tournant des droits de la nature et du soulèvement légal de la Terre : comment donner la personnalité légale à des écosystèmes, des espèces, des processus naturels pour contrebalancer et entrer en relation avec les autres acteurs de nos sociétés, entreprises, États et collectivtés territoriales, associations, citoyennes et citoyens, etc… comment dessiner, instituer ces sujets émergents du droit sans mal-représenter la Terre et ses formes d’êtres non-humains, en leur donnant à l’inverses des droits, des puissances d’agir, dans le respect de leurs valeurs, de leurs besoins, de leurs formes de d’existence ? Quelles pourront être les sources de financement de ces nouveaux acteurs, afin de leur assurer une autonomie, une opposabilité réelle, pour défendre leurs valeurs et leurs droits ? Et plus généralement, quelle nouvelle circulation de la valeur permettraient ces sujets en faisant apparaitre une autre économie politique : une économie politique terrestre, celle-ci, où la Terre reprendrait ses droits ? Où des acteurs nouveaux pourraient imposer le temps long des écosystèmes à nos modes d’existence à court-terme.
En élaborant un "scénario de bifurcation", "vers une internationale des rivières" propose un chemin alternatif pour concevoir une économie politique terrestre où les éléments naturels – rivières, forêts, montagnes – ne sont plus considérés comme de simples ressources à exploiter, mais comme des entités possédant leurs propres droits et capacités d’agir. Cette réflexion s’inscrit dans un programme de trois ans, visant à donner une nouvelle voix à la nature dans le débat public.
Le prochain rendez-vous se tiendra le 14,15 et 16 novembre à Nantes, lors d’un événement dédié au "tournant des droits de la nature". Ce temps fort réunira le conseil des témoins pour approfondir ces discussions et ouvrir de nouvelles perspectives sur la manière dont les écosystèmes peuvent être intégrés dans nos cadres juridiques et économiques, et notamment avec des représentants des écosystèmes et des communautés en lutte pour les droits de la nature dans le monde.
Pour en savoir plus sur cet événement et suivre l’évolution du projet, retrouvez toutes les informations ici.