Vers le droit des communs. L’Europe au miroir de l’Amérique latine - Journée d’échange avec Álvaro García Linera.

Date
22 novembre 2024
Catégorie Rencontre

Dans le cadre de la clôture de l’édition 2024 du séminaire général de l’axe Solidarité du futur (Nantes université), consacrée à la dimension juridique de la vie sociale, cette journée d’échanges autour de l’oeuvre et avec la participation du sociologue et homme politique Álvaro García Linera, ancien vice-président de l'État plurinational de Bolivie (2006-2019), entend soulever la question de l’actualité du droit social telle qu’elle se trouve d’ores et déjà posée dans les mouvements de société oeuvrant autour et pour les biens communs. Répandus à la fois en Europe et Amérique Latine, prenant appui sur des ressorts tout aussi traditionnels que modernes, les mouvements des communs ne laissent d’éprouver en effet les cadres juridiques, publics et privés, relatifs à la propriété, et par là, d’interroger le sens et  la fonction de l’État, eu égard à la constitution matérielle de la société politique.

Intervention d’A. G. Linera à Rosario, 2023 (Facultad Libre)
Horaires

de 9h30 à 16h30

Lieu

À l'Institut d'études avancées de Nantes - salles AB
5 allée Jacques Berque
44000 Nantes

 

Informations

Journée ouverte et gratuite sur inscription obligatoire : COMPLET

Organisateurs

Francesco Callegaro, Johan Giry et Sébastien Urbanski (Axe Solidarité du futur, Nantes Université), en partenariat avec l’Institut d’études avancées de Nantes et la Facultad Libre (Rosario, Argentine).

Modalités d’inscription

Gratuit, sur inscription obligatoire : 30 places disponibles. COMPLET

Contacts

Axe Solidarité du futur
Sebastien.Urbanski@univ-nantes.fr

Institut d’études avancées
communication@iea-nantes.fr 

Il s’agit de prolonger à l’occasion de cette journée les réflexions collectives menées dans le séminaire sur les débordements passés de l’ordre juridique moderne, en les relançant à la lumière d’expériences actuelles analogues, au moyen du comparatisme entre sociétés européennes et sociétés latino-américaines, placé au cœur du programme scientifique de l’axe. L’hypothèse cardinale de résonance des crises du libéralisme et du néolibéralisme, élaborée au fil du séminaire, se prolonge ainsi dans une autre, suivant laquelle les mobilisations européennes en faveur des communs et les voies de révision des institutions de la légalité qu’elles entrouvrent gagnent à être rapportées aux alternatives ayant surgi dès l’aube du XXIe siècle dans plusieurs sociétés d’Amérique latine, et de façon paradigmatique en Bolivie.

Dans cette perspective, Álvaro García Linera représente pour nous une figure incontournable afin de nouer ce double dialogue, entre passé et présent, Europe et Amérique Latine. En effet, après avoir étudié et soutenu, depuis les différentes positions qui ont été les siennes, les mouvements sociaux qui, en Bolivie, ont œuvré dans le sens d’une relance des communs capable de transformer à la fois la société et l’État, Linera a commencé, dans son travail plus récent, à jeter des ponts entre ces expériences et celles de l’Europe, sur fond d’une analyse de la crise partagée du néolibéralisme. Il a ouvert ainsi le chantier d’une théorie sociale susceptible de contribuer au renouvellement de la pensée sociologique et à la redéfinition des engagements éthico-politiques surgis dans notre présent critique, temps liminaire suspendu entre le passé du néolibéralisme en crise et un futur qui peine à émerger. Cette réflexion a été condensée notamment dans son dernier ouvrage, La comunidad ilusoria, dont la version française sortira prochainement à partir de l'édition et traduction faites par Francesco Callegaro et Johan Giry dans le cadre de l’axe Solidarité du futur. Cet ouvrage, et en particulier le chapitre dédié aux communs, constituera une base de discussion lors de cette journée.

Par Ministerio de Cultura de la Nación Argentina — Álvaro García Linera - Participante del Foro Internacional por la Emancipación y la Igualdad, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54700918

Les personnes conviées, anciens et actuels résidents de l’Institut d'études avancées de Nantes, participants du séminaire général de l’axe, mais aussi jeunes chercheurs et représentants de mouvements sociaux nantais, sont ainsi invités à se saisir de cet ouvrage, des thèses qu’il contient et du miroir latino-américain qu’il nous tend, pour ressaisir la question du droit des communs. À ce titre, cette journée d’échanges fait le pari que la comparaison avec l’Amérique Latine est susceptible de contribuer à la réflexivité des mouvements sociaux nantais et à l’orientation des sciences humaines et sociales. 

C’est pourquoi tous les participants seront chaleureusement invités à prolonger les discussions dès le lendemain, en compagnie d’Álvaro García Linera, dans le cadre du Festival Lieux sensibles. À cette occasion, nous investirons ensemble plusieurs espaces de la ville de Nantes où la question des communs est en train d’émerger, en raison de l’activité de groupes mobilisés qui travaillent, de diverses manières, à la production des institutions juridiques de demain.

Programme de la journée

9h30 Accueil des participants autour d’un petit-déjeuner

10h00 Mot de bienvenue des organisateurs
Mots de bienvenue des responsables de l'Institut (Sophie Halart)
Sébastien Urbanski, porteur de l'axe: "La solidarité du futur: un enjeu théorico-pratique" (Sébastien Urbanski)

10h20 Introduction générale
Johan Giry, membre du comité d'organisation de l'axe: "Le droit social et la résonance des crises"
Francesco Callegaro, membre du comité d'organisation de l'axe: "Le sens du commun, un miroir latino-américain"

11h00 Session 1. Le miroir latino-américain du droit des communs.
Diego Landivar, résident IEA, Questions à Álvaro García Linera
Réponse globale d’Álvaro García Linera.

12h30 Pause déjeuner autour d’un buffet pour tout le monde

14h00 Session 2. Les effets du miroir latino-américain sur les communs nantais.
Modératrices : Sophie Halart (historienne, Pontificia Universidad Católica de Chile, Institut d’Esthétique) et Stefania Ferrando (philosophe, Université Côte d’Azur, CRHI)
Prises de parole entièrement libres depuis les mouvements sociaux représentés dans la salle.

16h30 Conclusion, suivie d’un pot.