#idéesdébats 2024-2025 - Habiter, vraiment ?

Habiter, vraiment ?

Vivons-nous une crise de l’habiter ?

Au-delà de la crise – avérée – du logement, les manières dont nous résidons sur terre posent désormais problème. L’anthropocène n’a pas livré son verdict mais nous oblige à penser à nouveaux frais l’habitation : quel est son écosystème, avec qui cohabitons-nous finalement ? Comment convient-il de nous représenter le chez-soi, le dehors, les espaces privés, publics, intimes, extimes ?

Si nous voyons désormais les limites des volontés et projets de maîtrise, de contrôle du vivant, les fantasmes en la matière restent puissants tout comme les velléités de monitoring de nos vies, intelligence artificielle et écosystèmes digitaux appelés au secours le cas échéant.

Problématiser notre condition humaine invite à mobiliser des regards scientifiques et artistiques pour convier des puissances d’analyse et d’expression : historiens, géographes, anthropologues, metteurs en scène, écrivains. Des pistes de renouvellement du regard et de nos sphères de vie s’en dégageront possiblement ! Inventer d’autres manières d’habiter peut passer par une attention au présent sans gager sur les besoins des générations futures, par un nouveau soin des choses, en passant par la déprise plutôt que la maîtrise ?

Mardi 8 octobre 2024 - Théâtres du monde, fabriques de la nature en Occident

Avec Frédérique Aït Touati

« La nature n’est plus un décor », affirment depuis quelques décennies philosophes et anthropologues. Mais comment l’a-t-on conçue comme telle – cadre immobile des actions humaines ? La Terre reste insaisissable sans les outils, images, récits que nous ne cessons de fabriquer. On peut aujourd’hui tenter de les interpréter, non comme les responsables de nos dérives « anthroposcéniques », mais comme des petits mondes clos pour tenter d’habiter le chaos du monde. Avec son dernier essai Théâtres du monde, Frédérique Aït Touati interroge la fabrique de notre conception moderne de la nature comme scène stable et fixe sur laquelle se joue la comédie humaine.

 

Frédérique Aït-Touati est metteure en scène et historienne des sciences. Chercheuse au CNRS, elle s’intéresse aux liens entre sciences, arts et politique.

Modération : Xavier Fouquet

Portrait de Frédérique Aït Touati

Mardi 12 novembre 2024 - Le monde est vulnérable, comment en prendre soin ?

Avec Michel Lussault

L’urbanisation généralisée du monde s’est imposée depuis les années 1950, avec une puissance particulièrement impressionnante après 1950. En quelques décennies, la « révolution urbaine » a transformé de fond en comble la Terre, les sociétés, les individus et leurs manières de vivre. Jusqu’à devenir un vecteur des bouleversements climatiques et écologiques dont on perçoit clairement qu’ils menacent l’habitabilité humaine de la planète. 

Comment faire face à ce défi sans équivalent dans l’histoire de l’humanité. Est-il possible d’inventer des manières complètement différentes de cohabiter, entre humains et avec les non-humains, qui permettraient de maintenir et même de réparer cette habitabilité ? Et pour ce faire, pourquoi ne pas chercher une inspiration du côté des théories du Care, appliquées à nos espaces de vie. 

C’est à cette réflexion que la discussion de Michel Lussault et Laurent Devisme se consacre.

Michel Lussault est Professeur de géographie à l’Université de Lyon (École normale supérieure de Lyon), membre du laboratoire Environnement, Ville, Société (UMR 5600, Université de Lyon/CNRS).

Michel Lussault

Mardi 10 décembre 2024 - La machine à habiter

Avec Gwenola Wagon

Dans ce premier quart du XXIe siècle, habiter fait problème, aux deux sens du terme : habiter tout court, autant qu’habiter quelque part. C’est l’histoire de Max et Norma, qui comme d’autres du littoral ont dû abandonner leur habitation au bord de l’eau. Il·elles ont fondé une agence immobilière d’un nouveau genre : Il·elles sont devenu·es agent·es d’habitations imaginaires générées par des IA, et leurs écrans sont les plus intimes des machines à habiter. Les images générées suffisent-elles à réaliser les rêves d’habiter ? Peut-on trouver son propre espace dans un espace latent ? 

Gwenola Wagon est artiste et chercheuse. Elle enseigne à l’École des Arts de la Sorbonne à l’Université Paris 1. À travers des installations, des films et des livres, elle imagine des récits alternatifs et paradoxaux pour penser le monde numérique contemporain. Elle enquête dans l’espace de l’hyperinformation et des infrastructures d’Internet en collaboration avec l’artiste Stéphane Degoutin avec qui elle co-réalise de nombreuses pièces, dont Cyborgs dans la brume et World Brain, le livre Psychanalyse de l’aéroport international. Après Erewhon et Virusland 2020, deux fables post-cybernétiques, elle co-réalise avec le philosophe Pierre Cassou-Noguès le film Anarchives du feu et le livre Théorie-fiction des IA génératives qui sera publié prochainement aux éditions UV, et dans lequel on trouve l’histoire de Max et Norma.

 

Mardi 14 janvier 2025 

Avec Anne-Marie Filaire et Diego Landivar

Programmation en cours d'élaboration

Mardi 4 février 2025

Programmation en cours d'élaboration

Mardi 11 mars 2025 - Peut-on faire local et décolonial à la fois ? 

Avec Mathias Rollot

Depuis les mondes de l’architecture et l’urbanisme, et en appui sur des théories biorégionalistes décoloniales, la conférence propose un discours engagé sur la voie d’un localisme qui ne soit pas un repli sur soi, mais une alliance écologique populaire avec les luttes antiracistes. Ou comment enquêter sur la piste d'un « devenir autochtone » (becoming native) qui ne soit pas une appropriation culturelle ni n’invisibilise les rapports de dominations historiques et contemporains !

Mathias Rollot est maître de conférences HDR à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble, chercheur au Cresson (AAU), auteur, traducteur et éditeur. Dernier ouvrage paru : Décoloniser l’architecture (Le Passager clandestin, 2024). 
 

Mardi 22 avril 2025

Programmation en cours d'élaboration

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