Call Chaire Habiter au prisme des limites planétaires

Sujet

Si la notion d’« habiter » renvoie à la relation que l’homme entretient avec les (mi)lieux dans lesquels il évolue, celle d’ « habitabilité » désigne les conditions qui lui permettent d’habiter un (mi)lieu, aussi bien à l’échelle de l’espace privé (l’habitat, le logement) qu’à celle de la ville, du paysage, du territoire. 

Cette notion d’habitabilité se développe en lien avec l’atteinte de certaines limites planétaires et interroge de plus en plus les acteurs de la fabrique urbaine et architecturale : comment garantir l’habitabilité dans un monde en transition écologique et sociale ? Comment façonner l’habiter au prisme des limites planétaires ?

En associant un institut d’études avancées, un établissement d’enseignement supérieur, une agence d’urbanisme et une entreprise de l'ingénierie et du conseil en aménagement, la chaire entend mettre en valeur et décliner une pensée scientifique transdisciplinaire et prospective dans le but d’interroger et d’explorer les formes et les modes d’habiter au prisme des limites planétaires : neutralité carbone, adaptation au changement climatique, restauration du vivant…

Dans le cadre de la chaire, le sujet sera travaillé au travers de quatre problématiques structurantes :

• L’évolution des modes de vie, des pratiques et des aspirations au sein de la société qui questionne le modèle de développement basé sur la métropolisation et les dynamiques spatiales concentriques à l’échelle du grand territoire. 
• La question en tant que telle de « l’habitat », du rapport aux lieux de vie et à la propriété, face à la raréfaction du foncier disponible, aux recompositions familiales, à la mobilité professionnelle… Restant pour le moment dans le champ de « l’expérimentation », de nouvelles manières de répondre au besoin de logement sont susceptibles d’esquisser des formes nouvelles de solidarité et d’innovation.
• L'exploration des potentialités de l'existant et du renouvellement de la ville « sur elle-même », fruit d’une évolution perpétuelle des grandes agglomérations, mais dont la priorité affirmée dans les stratégies urbaines contemporaines et sa généralisation vient transformer profondément les modes de faire des acteurs de la ville.
• La place du « vivant » visant à lutter contre l’effondrement de la biodiversité par des modes d’aménagement plus durables, capables d’apporter de réels gains écologiques. Elle suppose de renforcer les approches intégrées pour « réconcilier » la ville et la nature en faisant se rencontrer des mondes professionnels encore éloignés et pose plus largement un défi « culturel » vis-à-vis de notre rapport à la nature et au vivant.

Profils des candidat.e.s

Cette résidence s’adresse aux chercheur.se.s titulaire d’un doctorat issu d’une discipline de sciences humaines et sociales, sciences physiques, environnementales, du vivant, ou de l'ingénieur, et en capacité de travailler dans un autre champ disciplinaire, ayant au moins 5 années d'expérience professionnelle, en lien avec les problématiques de l’urbanisme, de l’architecture, des territoires.

Il est aussi attendu du résident d’avoir des capacités d’animation pédagogique pour transmettre ses idées auprès d’un public varié (étudiants, professionnels et élus…), et une réelle appétence et une expérience avérée en matière de projets collaboratifs associant des chercheurs et des acteurs socio-économiques et institutionnels.

Activités

Le/la chercheur/se pourra réaliser durant sa résidence le projet de recherche qu’il/elle aura présenté dans sa candidature dans un cadre propice d’interaction avec des chercheurs internationaux, locaux, des étudiants et des acteurs socio-économiques.

• Le/la candidat.e devra énoncer dans un document écrit le projet scientifique qu’il entend développer en réponse à l’appel à candidatures en lien avec la thématique et les objectifs formulés par les partenaires de la chaire.
• Lors du temps de résidence de 9 mois, il/elle devra proposer une conférence inaugurale et trois masterclass réunissant les partenaires de la chaire dont l’organisation et les modalités seront coconstruites avec les partenaires.
• Le/la candidat.e devra pouvoir formuler des premières propositions pour l’organisation et l’animation de ces temps : débat d’idées, world café, retours d’expériences. Ces formats d’échanges et d’interaction seront des moments privilégiés de rencontre et de partage entre le chercheur et les partenaires de la chaire, autour de la thématique et des objectifs formulés dans l’appel à candidatures.

Des temps et des activités collectifs et réguliers avec chaque organisation partenaire seront proposés:

• Le/la chercheur.se présentera son travail aux résidents de l'Institut durant sa résidence et participera au séminaire et à deux repas hebdomadaires avec les résidents.
• Il/elle pourra également participer et contribuer à des séances de travail dans chaque organisation (notamment en vue de préparer les master class en s'inspirant le cas échéant de cas d'études choisis avec les partenaires).

Il est également attendu du/de la chercheur.se la production d'un livrable, sous un format libre, qui sera travaillé en lien avec les partenaires de la chaire, destiné à être enrichis progressivement au travers des masterclass, dans le but de livrer des enseignements et des perspectives pour la transformation des modes de faire et des pratiques développés par les partenaires de la chaire. Ce livrable pourra faire l’objet d’une capitalisation par les partenaires de la chaire, en vue notamment de préparer les temps de résidence suivants développés dans le cadre de la chaire et susceptible de donner lieu à une ou plusieurs publications scientifiques.

Lieu d'accueil 

L’Institut d'études avancées de Nantes est installé dans un bâtiment d’exception, situé en bord de Loire et conçu spécifiquement pour ses besoins.